Lorsque nous sommes en proie à la colère, devons-nous laisser libre cours à notre émotion ou plutôt la maîtriser ? Face à la peur, devons-nous fuir, ou au contraire, la confronter ? De nos jours, de nombreux exercices sont proposés pour apprendre à contrôler nos émotions, mais est-ce réellement la solution ? Sommes-nous en train de devenir plus libres ou plutôt de devenir nos propres tyrans ?
Avant d'approfondir cette question, un participant propose une reformulation. Selon lui, puisque les émotions nous apparaissent malgré nous, ce n'est pas l'émotion en elle-même qui nous intéresse, mais bien notre réaction à cette dernière. Par conséquent, la question n'est pas de savoir si nous devons discipliner nos émotions, mais si nous devons nous discipliner face à nos émotions.
Face à cette question, deux tendances se dessinent dans la salle :
Le premier groupe, que nous appellerons "les rationnels", s'identifient à leur raison. Pour eux, il faut se méfier des émotions car si on ne les maîtrise pas, ce sont elles qui finissent par nous maîtriser et ainsi, réduire notre liberté.
Le second groupe, que nous appellerons "les intuitifs", se reconnaissent dans leurs émotions. Contrairement aux rationnels, ils considèrent que l'émotion est la source la plus pure d'information, une sorte de pont vers le "soi". Essayer de les discipliner reviendrait donc à se réprimer et à vivre moins librement.
Mais qui sommes-nous ? Qui est le "je" dont nous parlons ? Nos émotions ou cette petite voix qui les raisonne ? Ou peut-être aucun des deux ? Bien que les rationnels et les intuitifs aient du mal à trouver un compromis, ils s'accordent sur un point : les émotions peuvent être agréables (positives) ou désagréables (négatives).
Avant tout, les émotions sont des signaux que notre corps nous envoie pour nous pousser vers l'extérieur. A sortir de nous-mêmes. En d'autres termes : à agir. La liberté consiste à les ressentir et décider consciemment de ce que nous en faisons. Une euphorie folle nous envahit durant un concert ? Décidons librement de surfer dessus. Un chauffard nous coupe la route, provoquant notre colère ? Gardons notre calme et le contrôle du véhicule. Toutefois, une participante nous met en garde : ne nous habituons pas trop au "contrôle" de nos émotions, au risque de manquer les couleurs qui donnent à la vie ses plus beaux contrastes.
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