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Photo du rédacteurYann Costa

Les religions sont-elles dépassées ? | Fribourg #2

Dernière mise à jour : 1 déc. 2023

En ce dimanche 17 octobre, nous avons décidé de nous pencher sur la question religieuse. Plus précisément, nous nous sommes demandés si le christianisme par exemple, en tant qu’institution, a été aujourd’hui remplacé par d’autres sources de réponses, en particulier la science.


D’entrée, je ne pus m’empêcher de constater que si la religion était si dépassée que cela, cette question n’aurait sûrement pas lieu d’être. Le fait même que la majorité des participants aient voté en faveur de cette question était-il déjà en soi un élément de réponse ? Voyons voir ce qu’il en est.

Les participants semblèrent s’accorder sur une définition de la religion comme étant l’institutionnalisation de la recherche de vérité par le biais d’un dogme. Une sorte de « système de réponses » qui remplirait deux critères :

  1. Les religions nous offrent des réponses quant aux phénomènes naturels qui nous entourent. Depuis des millénaires, elles nous racontent les origines de l’Univers, et expliquent les tempêtes, les famines, et la mort.

  2. Le second rôle des religions est de nous donner une place au sein de cet Univers. En d'autres termes, elles répondent au pourquoi de notre existence. Elles nous donnent un cadre moral dans lequel agir. Depuis des millénaires, elles servent de guides à nos vies.

Dans les deux cas, ces « systèmes de réponses » renverraient à un besoin fondamental du cerveau humain : celui de croire. Croire pour réduire l’incertitude. Croire pour transformer le chaos en ordre. Croire pour se rassurer. Croire pour se mouvoir.

Dans sa première fonction, la religion serait aujourd’hui largement dépassée par la science, qui nous permettrait de bien mieux comprendre les phénomènes naturels. Mais qu’en est-il de la seconde ? Pourrait-elle être remplie par la philosophie ?

Le problème, c’est que le philosophe serait uniquement capable de poser les bonnes questions. Du moment où il se met à y répondre pour de bon, ne se transforme-t-il pas en prêtre ? Dans un monde où aucune réponse n’est définitive, il faut bien admettre que chacune de nos actions concrètes présuppose un acte de foi.


Socialisme, libéralisme, capitalisme, communisme, écologisme, nationalisme ne sont-ils pas des religions au même titre que l'islam ou le catholicisme ? Le scientifique lui-même, ne doit-il pas croire aux principes de réalité et de causalité afin d'exercer son métier ?

Nos besoins d’agir et de croire ne seraient donc que les deux faces d’une même pièce. Aussi longtemps qu’ils perdurent, les religions seront d’actualité. Reste à savoir quels dogmes sont dépassés, et auxquels nous donnerons naissance pour les remplacer.

 

Je terminerai par une observation : tous les participants, à l'exception d'un seul, sont partis du présupposé que l'Homme créa Dieu pour combler ses besoins psychologiques et sociaux, par opposition à l'idée que Dieu créa l'Homme. Cette tendance confirmerait la thèse selon laquelle les religions auraient perdu de leur pouvoir explicatif quant aux phénomènes naturels. Mais dans un monde matérialiste qui peine toujours plus à donner du sens à nos vies, peut-être sont-elles en passe de relever ce défi ?

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