L’ambition est définie par certains comme un dépassement de soi. Nos participants identifient d’abord que l’ambition en tant que telle n’implique pas nécessairement d’écraser les autres. L’ambition de courir un marathon est ainsi propre à soi-même, indépendante de toute autre personne. Toutefois, certaines ambitions ou certains contextes impliquent une hiérarchie avec les autres, par exemple gagner ce même marathon ou obtenir une place de travail unique et prisée. Ces ambitions n’étant par définition réservées qu’à un nombre limité d’individu, y aspirer signifie écarter, voire écraser, les autres pour y parvenir.
Mais d’ailleurs, qu’est-ce que « écraser les autres » ? Peut-on écraser de manière négligente ou est-ce nécessairement intentionnelle ? En particulier, nos participants s’interrogent sur la légitimité de l’écrasement. À ce sujet, un participant soulève une forme de consentement à l’écrasement dans le cadre des compétitions : si on participe à une course pour la gagner, on accepte le risque de se faire passer devant et de perdre. Toutefois, une participante retient que, dans le monde du travail, certains domaines sont compétitifs au dépit de la volonté de leurs travailleurs.
Finalement, les participants, après avoir traversé le concept d’ego, du syndrome de l’imposteur, de jalousie, et des attentes des proches, retiennent la notion de l’éthique et de la bienveillance vis-à-vis de la question : être ambitieux vis-à-vis de soi-même, oui ; être ambitieux dans un rapport aux autres, oui également, mais avec éthique et bienveillance. Reste à définir l’éthique et la bienveillance… Affaire à suivre pour un prochain café-philo !
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