Qui n'a jamais été victime d'une mauvaise interprétation ? Nous articulons une pensée, mais le ton, la formulation, ou le contexte en déforment la réception, engendrant une compréhension erronée.
Face à cela, notre interlocuteur peut ressentir de l'offense, de la colère, ou de la confusion. Mais devons-nous endosser la responsabilité de cette distorsion ?
« Non », soutient un premier participant. « Ma responsabilité consiste à m'exprimer avec la plus grande précision possible. Je ne peux contrôler la manière dont l'autre interprète mon message. C'est son problème. »
Une autre participante oppose une expérience bouleversante à cet argument : « Épuisée par la dépression d'un proche, je lui ai annoncé que je souhaitais couper les ponts avec lui. Il m'a répondu qu'il se suiciderait si je mettais mes paroles à exécution. Comment ne pas m'en sentir responsable ? »
Il semblerait que la question de la responsabilité en communication soit intrinsèquement liée à notre niveau de conscience morale. Si nous sommes en mesure d'anticiper l'impact de nos paroles sur l'autre, nous en devenons de fait responsables. En effet, la conscience de cet effet à l'avance nous impose un choix : celui d'éviter ou de provoquer un mal.
Pourtant, il existerait des situations où une vérité, bien que potentiellement destructrice à court terme, doit être prononcée pour prévenir des conséquences que nous jugeons encore plus néfastes à long terme.
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