“Tous nos malheurs”. En voilà, une formule forte. Certains participants la contestent rapidement. L'un d'eux avance que, même si l'imagination peut engendrer des horreurs, elle a également le pouvoir de créer des merveilles.
Prenez l'avion, par exemple : il a d'abord été le fruit de notre imagination. Bien qu'il puisse connaître des accidents et causer de la pollution, il a également ouvert la voie à de nombreuses personnes pour explorer notre magnifique planète comme jamais auparavant.
"Attention cependant à ne pas confondre imagination et créativité", nous met en garde une seconde participante. Créer, c'est établir des liens entre des éléments connus de manière novatrice pour en engendrer de nouveaux, à l'image de l'avion. Imaginer, en revanche, consiste à concevoir des scénarios qui n'existent pas encore.
Lorsque je suis en retard pour un premier rencard, ce n'est pas tant le retard en lui-même qui m’angoisse, mais toutes les conséquences négatives potentielles que mon esprit lui attribue : "Que pensera-t-elle de moi ? Je vais encore laisser passer l'amour de ma vie, c’est sûr". Ainsi, mon imagination agit comme un amplificateur de mon malaise.
Certes, mais qu’en est-il des situations de détresse ? Pensons par exemple aux enfants de Gaza, actuellement bombardés dans une prison à ciel ouvert. Que leur reste-t-il d’autre que l’espoir que leur permet leur imagination d’un avenir meilleur ?
Nous concluons sur l’ambivalence de l’imagination : elle peut être un asile dans lequel se réfugier, pourvu que nous veillions à ce qu’elle ne devienne pas une bagne qui nous fige face à la vie.
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