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Photo du rédacteurMikael Dürrmeier

Pourquoi continuer à vivre dans un monde qui semble toucher à sa fin ? | Fribourg #27

Dernière mise à jour : 18 nov.

A bien des égards, le monde actuel semble aller mal, et de mal en pis. En première ligne de nos inquiétudes, le changement climatique où l’urgence ne semble avoir d’égal que l’incapacité de la société à prendre des mesures adéquates. A cela s’ajoutent la montée des extrêmes politiques, les guerres et bien d’autres problèmes. De quoi donner l’impression que le monde touche à sa fin…Et se demander si la vie fait encore sens ?


Lors de ce café-philo, nous avons décidé de faire face à nos craintes et de confronter notre désir de continuer à vivre face à l’état du monde. Graduellement, des nuances et des pistes de réponses nous ont insufflé quelques lueurs d’espoirs face à une obscurité qui nous paraît toujours grandissante.


En préambule, nous nous sommes rappelé·es que la fin annoncée semble avant tout être celle du monde tel que nous le connaissons. Il est probable que l’humanité ait encore un bout de chemin à parcourir.  Et la nature comme la Terre nous précèdent aussi bien qu’elles seront sûrement encore là lorsque notre espèce aura disparu. Ce qu’il faut donc craindre, si nous y tenons, c’est plutôt la fin de notre monde que la fin du monde.


D’ailleurs, au fond, la fin de notre monde, entendu non plus au sens collectif mais individuel, a toujours été là. Inéluctable, elle nous ramène à la petitesse de notre existence, voire à sa vanité pour celles et ceux qui ne croient pas qu’il y a quelque chose après la mort. Et puis, le fait d’être vivant, le chemin d’une vie et la moment de sa fin tiennent tous du pur hasard, d’une chance absurde. Voilà de quoi susciter la légèreté…et/ou une grosse crise existentielle.


Dans tous les cas, que nous nous effondrions avant, avec ou après l’Effondrement, il faut vivre. C’est un premier degré de réponse que nous crient nos instincts et notre chance d’être (encore) en vie. Très vite, un deuxième degré peut être affirmé : il faut vivre mais pas pétrifié·es dans l’angoisse et la peur face à l’état déclinant du monde. Paralysé·e face à un avenir sombre, on risque de passer à côté des richesses et du potentiel du moment présent.


Mais l’inverse est aussi vrai. A faire comme bon nous plaît alors qu’il y a urgences, c’est une vie de déni et d’égoïsme que nous embrassons. De là découle notre troisième degré de réponse : Il faut vivre (i) en ayant conscience de notre place dans le monde (ii) et en cherchant à en prendre soin (iii). C’est tout un programme. Mais il brille d’évidence, depuis la nuit des temps.


Ici, une voix pourrait insister et nous dire que “puisque j’ai conscience que tout est foutu, pourquoi ne pas agir uniquement pour mon plaisir ?” Parce que notre plaisir est toujours tributaire des efforts des êtres vivants qui nous ont précédé et qui nous entourent. Et parce que, qu’importe la gravité de la situation, nous avons la possibilité de rendre le monde un peu meilleur, de rendre la vie un peu plus inspirante et agréable pour soi et autrui. Ces raisons devraient suffire.


A ce stade, chacun·e d’entre nous doit se demander si sa vie est en adéquation avec ces réflexions. La réponse est toujours en partie négative et rares sont celleux parmi nous qui pourraient changer radicalement de quotidien pour vivre en parfaite harmonie avec les besoins du monde. Nos parcours sont tous inscrits dans un cadre social, familial, professionnel, personnel etc. Mais comme la vie, ce cadre évolue en continu et nous pouvons l’orienter vers le mieux.


A nous donc de chercher, progressivement, un vertueux équilibre entre nos aspirations personnelles et contextuelles d’une part, et nos devoirs vis-à-vis de la préservation de ce qui fait notre monde de l’autre. Des deux côtés, nous pouvons chercher la symbiose comme nous devons accepter les sacrifices. C’est un chemin difficile à emprunter mais c’est le seul qui fasse vraiment honneur au monde et aux privilèges dont nous avons hérité.


P.S. Ce café-philo a été porté par l’idée qu’il n’y a plus d’espoir face à l’état du monde. Mais les expert·es du climat continuent de répéter que tout n’est pas perdu. C’est une raison majeure de plus pour nous inciter à agir sans plus attendre.

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